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matt six
Personnellement, je ne vais pas vous raconter ma vie ni pourquoi et depuis quand je fais des compils. Du son, des compils, pas de gêne et du plaisir. Ici, une matt compil (la six) somme toute assez classique : des feuilles mortes pour ouvrir, du rock, du français, un peu de ci, un peu de ça, des liens hypertexte parce que c’est rigolo, de la guitare et un voyage à l’est. Seule originalité de cette Matt Six par rapport aux autres : pas de Lalo Schiffrin !
01 – Autumn leaves – Gonzalo Rubalbaca 9’59
02 – Menina – Felicidades a Barasil 2’27
03 – Le p’tit bal du samedi soir – Renaud 2’48
04 – Son style – Noir désir 2’23
05 – Invisible – No one is innocent 3’39
06 – The ecstasy of gold – Ennio Morricone 3’28
07 – Soul rebel – Bob Marley 3’20
08 – Drive my car – bobby Mc Ferrin 2’46
09 – Fais pas ci – Dionysos 2’26
10 – Raffo chakkar – anonymous bollywood funk 3’39
11 – Psyché rock – Pierre Henry et Michel Colombier 2’53
12 – Day of the lords – Joy division 4’51
13 – Let there be more lights – Pink Floyd 5’40
14 – Not to touch the earth – the doors 3’57
15 – Première gnossienne – Erik Satie 3’50
16 – Ederlezi – Goran Bregovic 4’55
17 – Mediterranneen sundance – The rosenberg trio 3’34
18 – Bonus en solo : Les pensionnaires – Antoine Hervé 6’02
Autumn leaves – Gonzalo Rubalcaba : vingt-trois albums en vingt ans… On peut dire que Gonzalo est un bûcheur. Entouré ici de C. Haden, P. Motian, P. Metheny ou J. De Johnette, son jeu, toujours limpide est à chaque fois un exercice de style.
Menina – Felicidade a Brasil : Fabien est un amoureux de cœur et d’esprit. On retrouve dans ses compositions toute la saveur nostalgique du samba-conçao, la délicatesse précise du chôro, l’envoûtante magie des ponctuations de la macumba ainsi que le souple balancement de la bossa-nova et la joyeuse frénésie de la batucada. Ca, c’est pas de moi, c’est dans le catalogue de Vadim music.
Le p’tit bal du samedi soir – Renaud : Nous sommes en 1981 quand Renaud, tout juste sorti de sa banlieue rouge, retrouve ses premières amours et rechausse salopette, foulard et casquette de titi le temps d’une tournée de reprises hautes en couleurs de standards français de années 30-40 accompagné d’une petite formation musette, les chansons sont réorchestrées par une bande de loulous aux noms prédestinés : que voulez vous que Pascal Basile, Hermes Alesi, Jacky Giraudot et le grand Joss Baselli fissent d’autre que jouer musette ?
Son style 1 – Noir désir : Peut-être dernier album de Noir Dèz’, Des visages des figures marquera un tournant dans l’histoire du rock français, comme l’ensemble de la discographie des bordelais d’ailleurs. Ici, Cantat et ses copains rendent un bel hommage à un Rock’N Roll old school de bonne tenue et on redécouvre l’aigü dans une chanson de rock. Ca faisait longtemps.
Invisible – No one is innocent : Avant de faire du hard core .com avec une reformation fixée autour d’un Kemar assagi, Les No one étaient vraiment énervés. Ici sur Utopia, leur meilleur album. Quatre cordes sur la guitare, c’est largement assez, pourquoi passer plus d’une seconde au sol alors qu’on est si bien en l’air pour chanter et pourquoi arrêter de faire tourner sa tête, ça gêne qui ? Personne. Surtout pas nous.
The ecstasy of gold – Ennio Morricone : Dans ce thème du Bon, la brute et le truand, on retrouve toute la virtuosité et l’emphase de Morricone. Tuco Benedictio Pacifico Juan Maria Ramirez, dit « le porc », virevolte ici entre les tombes, les mains à hauteur des hanches et l’œil hagard en cherchant celle, pleine d’or, d’Arch Stanton. Il faudra pourtant encore le mériter cet or tant convoité…
Soul rebel – Bob Marley and the Wailers : Bon. On est en 1970 quand Bob enregistre soul rebel. Il est un captureur et un aventurier de l’âme. Maintenant on le saura.
Drive my car – Bobby Mc Ferrin : Don’t worry, be happy, c’est lui qui le dit. Ici, il dit surtout à tous les bébés du monde qu’ils peuvent conduire sa voiture. Etrange revirement de philosophie tout de même, n’est-il pas ? Il n’empêche que la bouche de Bobby nous fait toujours rêver et remuer toute la partie basse du corps dès qu’il l’ouvre.
Raffo Chakkar – Bollywood funk : « Compiled by DJ Harv and Suni (aka Sutrrasonic), Bollywood Funk is an explosion of funk-fuelled grooves from classic 60’s and 70’s Bollywood movies ». Sortie sur le label Outcaste en 2000, toute la compil est une tuerie et tout le monde ignore les noms des artistes, alors hein, s’il vous plaît… Voilà, c’est du Bollywood et si quelqu’un peut nous éclairer, il est le bienvenu.
Fais pas ci – Dionysos : Dans cet extrait de leur premier quatre titres, les sympathiques membres de Dionysos rendent un élégant hommage à M. Dutronc et mettent toute leur rage et leur jeune talent au service du rock. Moi j’adore et j’en mets presque toujours sur mes compils parce que je les trouve super. Et depuis que le pépère Steve Albini s’occupe d’eux en plus, ils ont encore gagné en rage et en batterie enregistrée dans la salle de bains. Je vous le dis, j’adore.
Psyché rock – Pierre Henry et Michel Colombier : Si vous avez moins de quarante ans, demandez à vos parents, il vous expliqueront ce qu’est le jerk. Enfin, pas les miens, demandez plutôt aux vôtres, peut-être qu’eux, ils savent et que le jerk n’est en fait pas qu’une légende… Levez vos bras bien haut au dessus de votre tête et ondulez du bassin, les genoux bien fléchis. Si vous le pouvez encore, bougez vos cheveux…
Day of the Lords – Joy division : Si vous avez trente ans ou moins, demandez à vos grands-frères ou grandes sœurs qui est Joy Division, ils vous expliqueront ce qu’est la cold-wave. Enfin, pas à ma sœur hein, déconnez pas. Ce morceau est tiré de leur premier album : Unknown pleasures (1979) et est vraiment une bombe.
Let there be more light – Pink Floyd : Nous sommes en 1968 et le Floyd est tout doucement en train de changer la face du monde dans son petit studio d’Abbey Road et dans sa petite cave en sonorisation quadri frontale. Syd n’a pas encore été pathologiquement reconnu inadapté-table et pour l’instant il écrit encore des chansons (même si celle-ci est de Roger Waters ) et passe doucement le manche à David Gilmour.
Not to touch the earth – The Doors : Même année, même combat, mais de l’autre côté de l’atlantique. La bande à Jim s’éclate bien et mange des champignons. The Doors est vraiment un groupe et quand ils s’éclatent, ca fait mal.
Première gnossienne – Erik satie : C’est joli hein ? C’est la musique d’un film que j’aime bien mais je sais plus lequel. A l’aide !
Ederlezi – Goran Bregovic : Quelle âme sensible s’est retenue de pleurer lors de cette inoubliable scène du temps des gitans ? Peut-être qu’une fille à ses côtés l’aura empêché de s’épancher ? Peut-être une fierté mal placée lui aura fait retenir des larmes qui lui brûlaient pourtant les yeux et les dessous des paupières – vous savez là, quand ça fait mal jusque dans la gorge ? En tout cas, je la plains plus que je ne la blâme…
Mediterraneen sundance – Rosenberg trio : Tube gipsy incontournable. On peut en entendre une autre version sur le Friday night in San Fransisco de McLaughlin, Di Meola et De Lucia. La percussion ajoutée aux versions plus classiques donne ici un plus notable. De toute façon, quand les Rosenberg s’emparent d’un standard ou font cramer leurs manches de leurs compositions, on s’ennuie rarement. Peut-être une des meilleures formations manouches du moment…
Bonus en solo : Les pensionnaires – Antoine Hervé : Premier album solo pour ce fureteur accompli, la pochette précise : « Sons provenant exclusivement du piano et joués en direct » ». Un truc de ouf en vérité !
désolé pour la construction de cette semaine, juste un petit problème technique qui est gentiment en train de se régler.
a y est !
encore sorry
Matt
Mortel Autumn leaves ! On peut trouver ca ou ? Un album de Gonzalo Rubalbaca a conseiller en particulier ?
Sinon c’est le Matt que je connais from la Chapelle ?
ouais… pas mal la playlist.. 12/20
il me manque juste un petit « Under My Thumb » des Rolling Stones (pierre qui roule n’amasse pas mousse) ok blague nul mais bon lendemain de cuite
bizz
foucal
ouaip c’est bien matt from la chapelle. Du Autumn leaves tu en aura sur d’autres compils également parce que ca reste un des plus beaux thèmes de la terre.
Je profite de la présence de Jay sur ce site pour dire que le jazz à la Fontaine c’est fini pour cause de travaux d’acoustique absurdes qu’ils ne peuvent réaliser. Les braves gens ont encore gagné contre les gagne-petit. Je me demande si ce combat est bien équilibré ?
Merci à vous pour tout ca et bonne continuation.
Merci pour le lien Felicidade chez Vadim Music. Ca nous change un peu des blogs qui post nos rééditions sur RapidShare sans même nous citer…
avec grand plaisir thierry.. Continuez à éditer du bon son et on continuera à vous écouter et à vous citer.
Bonne continuation et à bientôt
Pour la 1re gnossienne, le film s’est Diva !!
et ça ne date pas d’hier.
Vraiment salaud quand même ton petit commentaire sur Hermès Alési et Jacky Giraudo « que voulez vous qu’ils fissent d’autres que jouer musette ». Eh bien je vais te dire: jouer aussi de l’excellente musique, et parfois pas des plus faciles, avec un professionnalisme et une élégance sur scène dont beaucoup feraient bien de s’inspirer de nos jours. Ce furent en leur temps de très honorables musiciens, dotés de plus d’une grande modestie et d’une énorme gentillesse. De vrais seigneurs, connus et estimés de tous leurs collègues sur la place de Paris.
Le fait qu’il faille bien bouffer, et devoir parfois se mettre au service de tel ou tel « patron », on est tous passés par là. Pas de quoi mériter tes propos méprisants, que tu balances à quel titre d’ailleurs ?
Si la méchanceté te pète, prends-t’en à de vrais toquards, c’est pas ça qui manque aujourd’hui !!!
Cher A. Ortlieb,
j’ai bien peur que tu sois plus méprisant que moi. En quoi « jouer musette » est-il dégradant ? Ai-je dit que le musette ne faisait pas partie de la catégorie « excellente musique » ? Grand Dieu non ! En revanche, toi, tu le sous-entends en me faisant ce procès.
J’ai moi-même beaucoup d’affection pour ces loulous comme je me plais à les appeler (et je ne pense pas qu’ils me dédieraient) et je ne crois pas non plus qu’ils aient fait ce disque et cette tournée avec Renaud en « patron » uniquement pour payer leur croûte mais parce que le projet du jeune branleur qu’était alors Renaud Séchan était, je crois, honnête et sincère. Cela a été un vrai hommage à la musette et aux textes qui n’étaient alors plus chantés que dans les mariages par des grands-mères épileptiques puisque les guinguettes avaient disparu.
C’est donc bien sans aucune méchanceté ni surtout aucun mépris mais avec beaucoup de respect et d’amour pour cette musique que j’écrivis ce texte. C’était également un clin d’oeil à leurs patronymes un rien désuets, un rien titi, un rien manouche (et attention, je dis cela sans méchanceté, racisme, ni aucune ambiguïté : manouche n’est pas un gros mot ni une insulte. comme musette.)
voilà.
Sinon je suis ravi de créer le débat grâce à ce formidable morceau et merci d’écouter compilfight et de faire vire ce forum.
Grosses bises cher A.Ortlieb
Avec l’accord d’Alain, je vous fais part de la suite de la correspondance que nous avons eu en privé :
Salut Mathieu,
je te crois sincère, mais avoues que quand tu écris ‘que voulez-vous qu (‘ils…) fissent d’autre que de jouer musette’, tu sembles insinuer qu’ils n’étaient pas -ou plus- capables de faire autre chose. Ce n’est pas que le musette prête à rougir, mais c’était à l’époque des années 60 ce que beaucoup de simples accompagnateurs étaient obligés de faire bon gré et plutôt mal gré pour subsister, au régime d’un ou deux bals par week-end, au tarif de 2 ou 300 FR, le week-end suivant restant hypothétique.
Il s’agissait donc pour 90% des cas d’un passage obligé pour débutant, au cours duquel on s’appliquait bien entendu, mais dont on espérait sortir rapidement pour mettre le pieds dans la variété, le jazz ou le rock.
Qu’il existe un hommage louablement rendu par Renaud, Bruel, Pascal Sevran etc…, c’est une bonne chose car cette musique populaire mérite de nous être rappelée.
Pour autant j’insiste sur le ‘que voulez-vous qu’il fissent d’autre’ lequel n’est pas à mon sens, particulièrement flatteur. Après t’avoir lu -et m’être relu-, il me semble équitable de troquer le terme de ‘méchanceté’ contre celui de ‘maladresse’. Conviens-en…
J »ai rencontré Jacky et ‘Mémesse’ en 66, au Marché des musiciens du vendredi soir à Pigalle. C’était pour moi 2 idoles, vus sur scène avec ‘Sylvano’ Santorio je crois, et accompagnant Françoise Hardy après une 1ere partie toute à eux où ils avaient joué pour leur plaisir des standards de Jazz avec un talent renversant. J »avais alors 22 ans et essayais de débuter dans le métier avec un niveau assez affligeant et un matos de bric et de broc. Sans me connaître le moins du monde, ils m’ont aidé de leur mieux à monter dans le train. Ils ne faisaient pas semblant: je suis monté. Je ne les oublierai jamais.
Voila pourquoi j’ai réagi aussi vivement en leur faveur, et j’espère ne pas t’avoir blessé, ce n’était pas mon intention.
Si par hasard tu savais comment je pourrais retrouver la trace de tes 2 ‘Loulous’, tu me ferais un plaisir immense. Je ne sais vraiment pas ce qu’il sont devenus ayant moi-même abandonné la carrière au bout de 4 ans de galère aux USA.
Bise je sais pas, mais en tout cas une chaleureuse poignée de mains et merci d’avoir pris la peine de me répondre avec beaucoup de compréhension et de sagesse.
Au plaisir de te lire à l’occasion.
Alain.
et la fin :
Re bonjour Alain
tout d’abord, je voulais te dire que je suis ravi de cette correspondance et que cela me fait toujours chaud au cœur de « rencontrer » des gens prêts à s’offusquer pour ce type de « maladresse » (je te la concède volontiers).
Je crois que tu as bien compris qu’il n’y avait aucune trace de mépris dans mon texte mais au contraire beaucoup d’amour et de respect pour ces artisans de la musique que je ne cesserai jamais d’aimer et de défendre contre toutes les formes business qui peuvent naître aujourd’hui.
Je n’ai pour ma part que des émotions récentes (je n’ai que 32 ans, je crois comprendre à ton parcours qu’un bonne différence d’âge nous sépare) glânées au fil d’arrières salles de cafés lillois ou parisiens où j’ai pu découvrir un répertoire qui m’était jusqu’alors inconnu ou réservé au topaze de ma grand-mère les dimanches pluvieux. J’ai aussi appris à connaître ces artisans de la musique qui courent le baloche et le cachet pour subsister jusqu’à un enregistrement qui ne leur rapportera rien si ce n’est des dates de concert dans des salles des fêtes de villages paumés. Mais c’est finalement bien là que tout se joue : dans les salles des fêtes de villages paumés, et c’est là que la musique est vraiment belle.
Sinon, j’ai bien peur de ne pas pouvoir t’aider à retrouver la trace des deux zigotos. Je ne les ai jamais vus et je ne sais pas s’ils tournent toujours…
Au plaisir de te lire, par mail ou sur compilfight.
Cordialement
Matthieu