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Radikal’klektism : a Mix by Kev°°°°
La play-list :
01 – Dick Rivers – Tu perdras
02 – Os Mutantes – Ando Meio Desligado
03 – Westside Connection – Gangsta, Killa & Dope Dealer
04 – Nick Cave & the Bad Seeds – Black Betty
05 – Lizzy Mercier Descloux – Wawa
06 – Robots in Disguise – Djs got a gun
07 – Radio Phnom Penh – Shiny Radio in a blind man’s wallet
08 – Senor Coconut – The Robots (chachacha)
09 – Carol Cool – Upside Down
10 – Cosmo Vitelli – Be kind to the machines
11 – Brainwasher – Symphonie of brotherhood
12 – KRS-one – Move Ahead
13 – Enrico Macias (Ric-Rac remix) – Koum Tara
14 – Meira Asher – Daddy came
15 – Goran Bregovic – Sex
16 – Mulatu Astatke – Metche Derche
17 – Tony Scott & Indonesian All Stars
Préambule. Novice en la matière, j’ai bachoté ma « compile pour les nuls », et donc je soumets à vos oreilles affutées et exigeantes un petit mix qui, je l’espère respectera les canons du genre, à savoir : de l’échauffement (5, 10) ; des histoires émouvantes (14) ; du pillage de maîtres (Soul Jazz Records sur la 5 et la 9, Muggs sur la 12, Sublime Frequencies sur la 7), de l’anecdote érudite (je vous laisse juges, messieurs les compilfighteurs), des tueries improbables (3, 6, 9, 13), des morceaux marrants (1, 7), du vocal (4), du groove (9), des disparus (ou assimilés : 1, 13), du branché (8, 10) et de la chanson à texte (1).
Dick Rivers donc, ça commence plutôt mal. Si si, reste ami compilfighteur, tu ne le regretteras pas. Et puis, écoute les paroles, je suis pas ironique, le mec se retourne sur sa life (45 ans depuis les Chats Sauvages), c’est juste beau : « Dans la ville, hier ne sera pas demain. (…) Tu iras à l’enterrement de ta vie, verseras sur elle une larme de pluie, tu sauras qu’il n’y a plus rien d’important ». Et, comme hier n’est pas demain, la deux n’est pas la un.
La deux, c’est Os Mutantes, papys tropicalistes ici en version originale. Ceux dont Gilberto Gil disait : « Ce sont encore des mômes et ils semblent déjà tout savoir. C’est invraisemblable ». Côté son, moment de plane très 60’s ; ça y’est, on est lancés. Oui, mais où on va, man ?
Wescoast, man. Et c’est le far west, man. Aka Westside Connection. Un trio (Ice Cube, WC & Mack 10) vraiment très dangereux… Me donne envie de rajouter quelques enceintes dans le coffre de ma caisse. « I can’t go here, I can’t go there. I feel institutionnalized. And I’m on the street… »
Première reprise, premier pas de côté. Black Betty, tu l’as enregistré au fond de la cave, hein Nick, avec fouets et Jack Daniels ?
On remonte le temps (1986 -> 1979) et l’on s’enfonce dans l’underground, crade mais pas glauque, avec Lizzy Mercier Descloux, parisienne exilée à NYC en pleine vague punk. Un instru tout court et tout tarantinien. Bref, le moment de reprendre son souffle, parce que là on va plonger.
Robots in Disguise, elles ont dû écrire les paroles de cette méchante tuerie en sortant d’un mix de la Momo Academy :
« Have you got any old school hip hop?
Have you got any thrash rock be pop?
Have you got anything a bit more uptempo?
Handbag? Techno? Disco? Electro? »
AAAAAAAARGH!
You better run
Cos the Dj s got a gun
Gonna end your fun
Cos the Dj s got a gun »
Encore vivants ? On enchaîne, c’est pas le moment de flancher, direction Phnom Penh. Mais niveau son, on lâche rien. Artistes inconnus, ça balance sur Radio Phnom Penh, et c’est signé Sublime Frequencies. Think locally, fuck globally, comme dirait Nicolai Gogol. Vive la sono mondiale.
Et donc, vive Senor Coconut, un album entier de reprises chachacha-cumbia-merengue-baklon de Kraftwerk. Et ça marche. Ici, Die Roboter. Décallage absolu. Musique géniale. Très radikal’klektism. Et c’est plaisir.
Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Keep cool, Carol pause le bon tempo. Upside down, boy you turn me, inside out, yeah, round and round ? Sexy riddim. Et oui les filles, je suis juste pas avare en pépites groove…
Pause. Bien que junior, je saisis tout de suit le potentiel mégalomanesque qui s’empare du compilfighteur senior. De deux choses l’une. Soit vous écoutez d’une oreille distraite, c’est ok vous vous dites, auquel cas on poursuit c’est sympa. Soit vous êtes enchaînés, esclaves du son, les yeux révulsés, la bave aux lèvres, en transe, alors là aussi c’est ok. You play the game and I play the game. Let’s keep rollin’, hier ne sera pas demain, music is life.
Cosmo Vitelli. Parce qu’il nous faut un (re)starter, et please, que ça grimpe. Décooolllaaage. Mais bon, ça va, c’est easy. Premier palier.
Brainwasher. D’une parce que c’est une compile de French Djs intitulée Respect to Martin Luther King. De deuse, parce qu’il y a un climat. Et dire qu’il y a à peine deux morceaux, c’était Carol Cool. Ce mec, non seulement ils se la ramène genre mégalo, mais en plus il impose le chaos. Oui mais le chaos, c’est beau, quand il y a un climat.
Prends les productions Soul Assassins de Muggs. Honnêment, Chapter One, j’aurais pu prendre n’importe laquelle. Alors pourquoi KRS-one ? Parce que. Et aussi, parce que c’est Move Ahead et que ça fait écho (étrange, non ?) à Dick : « tu perdras, si tu pars. Tu perdras, mais tu pars. Tu perdras, alors autant le faire ce soir ».
Direction Constantine. Où nous attend Enrico. Et toi, t’imaginais seulement une seconde qu’Enrico (même remixé), il pouvait cracher un son pareil ? Testé en caisse, très efficace pour tracer la route. Apesanteur. Hésitez pas à prolonger ce plaisir, vu que de toute façon, vous allez chialer.
Je vous aurai prévenus. Meira Asher, israëlienne, exilée pendant un temps à Berlin, activiste, musicienne inclassifiable (ce morceau n’est guère représentatif de sa disco…) qui à présent se consacre à l’art contemporain. Daddy came : un accordéon, une voix.
Bon bon, on essuie ses larmes, parce que là, Goran, non seulement il pose son balkan beat, mais en plus, il est question de cul. Enfin, je dis ça, c’est parce que c’est dans le titre (avis aux compilfighteurs polyglotes : s’il y a moyen de récupérer une traduction des lyrics, je suis preneur). En attendant, remontée en flèche de la libido. Plaisir.
Rappels. Pour terminer, un petit crochet par l’Ethiopie, avec un instru très beau de Mulatu Astatke, et pour finir, une pièce orientalo-jazzie de Tony Scott & Indonesian All Stars. That’s all folks.
Pour l’invite et les conseils, Big Up à JSB.
Pour les découvertes musicales dont est parsemée cette compile, un big merki à Gui-guy, Fab de B-xel, Tonio le kiné, Dadaweed, Raf-ale and Auré the ly-ô-né. Vive Greg !
Mortel. Réussir a placer Dick Rivers et Enrico Macias sans même faire baisser le niveau de la compil, c’est la classe.
On ne m’enlevera pas de l’idée que Dick c’est un peu ce qu’on a de plus proche de Johnny Cash, au moins une raison de respect. Pour le reste comme dit VeliBeuscart, du gros niveau. Perso me suis pour l’instant arrété sur le Upside Down, déjà 4 fois aujourd’hui… je ferais la suite demain.
et bien, MONSIEUR kev., bravo ! Pour tout ceux qui sont comme moi assidus de commentaires, une seule chose à vous dire : comment-taire ce nouveau mix de MONSIEUR kEV ? encore une fois, le voyage, la surprise, l’impensable, la découverte, et surtout le plaisir sont au rendez vous … comme le dit JSB plus haut : c’est la classe. la grande classe.
Un mélange des genres qui détonne ! L’artificier se nomme Mr Kev et il manie la dynamite sonore avec brio !! Jolie compil man avec des commentaires en guise d’apéro qui ouvre l’appétit de nos chtites oreilles !
bravo Kev, tu viens remporter le prix de la compile du mois !
champagne….
C’est vrai que Monsieur KEV a le physique de Dick Rivers… et c’est aussi vrai que sa compil’ est au moins aussi bonne et intense qu’un live a Folsom de Johnny Cash. A ce titre, il ne manquait plus que la reprise de ‘Rusty Cage’ par le maître pour faire un 20/20. Mais globalement, en un mot comme en 1000, Kev, je te le dis sans faille, tu nous as libéré…
Bravo Kev et merci pour la Kassededi. Rien à redire à ce tour du monde sonore en 17 tracks, furieux, radical et sans concessions… de Enrico Macias à Os Mutantes, du grand art !